Trudeau veut des excuses du pape François Le premier ministre croit que l’Église catholique devrait s’excuser pour les pensionnats

Justin Trudeau a rencontré plusieurs responsables d’organisations autochtones au parlement mercredi.

Le premier ministre Justin Trudeau demandera au pape François que l’Église catholique présente ses excuses aux Premières Nations pour les torts causés aux enfants dans les pensionnats autochtones.
«J’ai hâte d’avoir une conversation avec Sa Sainteté sur le sujet», a déclaré Justin Trudeau hier à la suite d’une rencontre avec des responsables de groupes autochtones et métis.
Divers diocèses catholiques sont associés aux pensionnats où quelque 150 000 jeunes autochtones ont subi des violences sexuelles et autres sévices par le passé.

L’une des 94 recommandations de la Commission de vérité et réconciliation, dont le rapport final a été rendu public mardi, est qu’il soit demandé au pape qu’il présente des excuses pour les mauvais traitements subis.
«J’ai l’intention de travailler avec l’Église catholique et le Saint-Siège afin d’aller de l’avant […] pour lui demander directement de s’impliquer dans ce dossier», a affirmé M. Trudeau, qui promet aussi d’appliquer l’ensemble des recommandations.

Rien à l’agenda
Il n’y a cependant aucune audience prévue entre M. Trudeau et le pape François.
La nonciature apostolique au Canada, l’équivalent de l’ambassade du Vatican à Ottawa, a indiqué qu’elle aidera à faciliter les communications entre le pape et le premier ministre Trudeau.
«C’est une question diplomatique et protocolaire. Si un président de république ou un premier ministre souhaite rencontrer le Saint-Père, que les ambassades respectives sont intéressées, elles offrent leurs bons offices pour atteindre le but. De notre part, nous serons bien contents de le faire», a précisé le nonce apostolique, Luigi Bonazzi.
Lors de sa rencontre avec le pape au mois de juin dernier, l’ancien premier ministre Stephen Harper n’a pas demandé au Vatican qu’il présente des excuses formelles pour les torts causés aux élèves dans les pensionnats.
De son côté, le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, qui était aux côtés de M. Trudeau lors du point de presse hier, a indiqué qu’il est important pour les communautés autochtones d’obtenir des excuses papales.
«Nous allons continuer nos efforts pour avoir une audience avec le pape. L’Église catholique est la seule Église qui n’a pas présenté d’excuses aux survivants (des pensionnats)», a expliqué M. Bellegarde.
«C’est très important d’avoir cette audience dans le processus de guérison et de réconciliation, et de parler du rôle de l’Église catholique dans le réseau des pensionnats», a continué M. Bellegarde.
–Avec la collaboration de Dominique Scali